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Pollution de l'air : un projet sur les émissions de particules ultrafines des véhicules en conditions réelles

Le projet EASVOLEE, impliquant des chercheurs d'IRCELYON, a pour objectif d’évaluer la contribution réelle des véhicules thermiques à la pollution de l’air aux particules ultrafines, reconnues comme les plus néfastes pour la santé. Pour ce faire, les scientifiques se placent en conditions réelles de conduite, en équipant des véhicules d’appareils physico-chimiques destinés à collecter les gaz d’échappement, simuler la chimie atmosphérique où se forment les particules ultrafines et les étudier.

De l’extérieur, il peut s’agir d’un bus comme les autres. Suivant le parcours habituel de la ligne 89 du réseau TCL à Lyon, il s’arrête à chaque station, seulement il ne prend aucun voyageur. Et pour cause, tous l’espace du bus ou presque est occupé, non par des passagers, mais par des appareils de mesure sophistiqués. Sous la supervision d’une équipe scientifique, tout cet attirail sert à mesurer les émissions de particules fines particulièrement néfastes pour la santé, dans des conditions de circulation réelle. Une première scientifique mondiale.
 

Une pollution atmosphérique aux particules ultrafines

Pendant des siècles, on a longtemps considéré la fumée visible (carbone, suie) issue de la combustion comme la seule source de pollution atmosphérique. Mais depuis le milieu du XXe siècle, on sait que d’autres particules invisibles à l’œil nu contribuent également à la pollution de l’air. Des particules notamment produites  par les véhicules thermiques, dont certains gaz d’échappement créent, par réaction chimique dans l’atmosphère, des aérosols organiques dits « secondaires ».

De nombreuses études pointent aujourd’hui les effets néfastes sur la santé humaine de ces particules ultrafines. Elles s’avèrent particulièrement dangereuse en raison de leur taille (1µm ou moins). Se comportant souvent différemment à l’échelle nanométrique dans l’organisme, elles peuvent se déplacer vers différents organes du corps. Par ailleurs, ces aérosols jouent un rôle essentiel dans le bilan radiatif de la Terre, et affectent donc le climat.

Or, d’après les scientifiques, la majeure partie de la population urbaine mondiale vit dans des environnements où les niveaux de particules fines PM2,5 sont régulièrement malsains. En France, l’Anses estime que 48 000 décès prématurés par an sont en lien avec la pollution atmosphérique aux particules fines PM2,5, ces chiffres s’accentuant dans les zones de plus de 100 000 habitants.

La réglementation dans l’air ambiant impose une surveillance constante des niveaux de particules de taille inférieure à 10 et 2,5 µm. Pour autant, leur composition et la contribution réelle du trafic routier à la production de ces aérosols, si elle ne fait aucun doute, restent mal cernée. « Les scientifiques manquent d’information sur les émissions d’aérosols secondaires issues des véhicules thermiques routiers et non-routiers », résume Christian George, directeur de recherche CNRS à IRCELYON et responsable du projet EASVOLEE.


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Crédits photographies : Éric le Roux/Dircom UCBL
Publié le 17 juillet 2024 Mis à jour le 22 juillet 2024